vendredi 25 juin 2010

« Notre principale force est l’explosivité de notre attaque »




Agé de 30 ans, Sandino Octobre a, une nouvelle fois l’occasion de garnir un palmarès déjà bien rempli à l’occasion de ce 16ème casque de Diamant. Elément indispensable de l’attaque des Spartiates, le numéro 23 amiènois jette un regard lucide sur le football américain en France et livre ses espérances pour permettre à sa jeune équipe de remporter le deuxième titre de champion de France de son histoire.

Quels sont les raisons qui t’ont poussé à pratiquer le football américain ?

Depuis mon enfance, j’ai baigné dans la culture des sports américains. J’ai tout d’abord commencé par le basket-ball à l’âge de 10ans. Tout au long de mon adolescence, j’ai donc pratiqué du sport à haut niveau notamment dans l’athlétisme. Après des championnats de France raté, à 17 ans, je me suis reconverti dans le football américain.

Quel a été ton parcours sportif dans le football américain?

J’ai commencé au Flash de La Courneuve en 1998. J’y ai joué 2 ans en junior avec en prime un titre de champion de France en 2000. Cette même année, j’ai pu intégrer l’équipe sénior avec laquelle j’ai également remporté le championnat national de D1. En parallèle, j’ai passé 3 ans au pôle espoir d’Amiens. Donc après une année en élite au Flash, j’ai rejoint les Spartiates d’Amiens puis la NFL Europe au club d’Amsterdam pendant 4 ans. Durant l'année 2004, alors que ma deuxième saison professionnelle s'achève, je viens renforcer mon club des Spartiates et remporte la finale D1 face aux Argonautes d'Aix en Provence.

En 2007, je stoppe ma carrière pendant un an parce que j'apprends que ma fille est né avec la "Drépanocytose" un mois après sa naissance, une maladie jusque là inconnue à mes yeux. Par la suite, je reviens jouer en France pendant 2 saisons aux Cougars de Saint-Ouen l’Aumône, ces 2 saisons se sont avérées très compliquées à cause de nombreuses blessures. En 2010, je fais mon retour au sein de mon ancien club des Spartiates avec une casquette d’Ambassadeur de L'APIPD.
(Association pour l'Information et la Prévention de la Drépanocytose)

Combien d’années comptes-tu jouer encore au haut niveau ?

Actuellement en Convention d'Insertion Professionnelle avec la SNCF mon employeur, je bénéficie de conditions idéales pour performer avec mon club et l'équipe de France. Je compte jouer encore 3 années jusqu’au World Games 2013 qui auront lieu à Duisburg. A cette période, j’aurais 33 ans et je pense que mon corps aura du mal à suivre.

Comment juges-tu le niveau de l’équipe de France ?

A mon avis, l’équipe de France fait partie du top 3 des meilleures nations européennes. Si nous sommes capables d’unir nos différents éléments, nous pouvons même aller gagner les championnats d’Europe.

Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?

C’est l’année 2005, tout simplement. Durant cette période, je jouais avec Yoan Schnee, l’autre joueur français qui évoluait à Amsterdam. Ma carrière a réellement explosé à ce moment là. Nous avons remporté le Worldbowl XIII. Je réalise un match à 100 yards. A la 6ème journée, je suis élu meilleur joueur. Pour finir, avec l’équipe de France, nous finissons 3ème aux Championnats du Monde. Ce fut vraiment ma meilleure saison sportive.

Quels sont les forces et les faiblesses des Spartiates ?

Notre principale force est l’explosivité de notre attaque. Nous sommes capables de marquer en 2 ou 3 phases de jeux. En défense, notre réputation n’est pas usurpée. Elle nous permet souvent de gagner car notre équipe aime se défendre face aux courses grâce à de bons linebackers. Notre faiblesse est notre manque d’expériences dans les grands rendez-vous. Nous sommes une équipe jeune avec une moyenne d’âge de 23 ans. Pour beaucoup de joueurs, ce sera la première fois qu’ils évolueront devant autant de public et avec autant de pressions. Pour pallier à cette jeunesse, nous pouvons compter sur des joueurs confirmés qui sauront les guider pour espérer gagner cette finale.

Quels sont les forces et les faiblesses de votre adversaire, le Flash ?

Le Flash ne sait pas gagner l’Eurobowl mais au niveau national c’est le champion en titre. Il vient de remporter 5 casques de diamant consécutifs donc nous sommes logiquement les outsiders. Les joueurs de La Courneuve savent gagner une finale de championnat de France. Malgré tout, c’est quand même une équipe qui revient de l’enfer. Ils ont connu un début de saison chaotique mais ont su relever la tête au bon moment. Le Flash va donc arriver avec la rage au ventre pour vouloir remporter leur 6ème titre d’affilé.

Quelles sont les principales qualités que doit posséder un running back ?

Un running back doit être rapide, agile et athlétique. Et de nos jours, avec l’évolution du football où on lance de plus en plus la balle, le running back doit être capable de se muer en receveur. Il doit être capable, également, de tout encaisser quand son équipe n’est pas au mieux sur le terrain, car c’est un leader technique et mental au même titre que le quaterback.

Quelle évolution vois tu pour ce sport en France ?

Le sport américain peut se développer. Le problème est la présence du rugby en France comme autre sport de contact contrairement à d’autres pays européens. Le développement dépendra également des moyens financiers mis sur la table. Si la NFL décide de développer le football américain et qu’il injecte de l’argent, effectivement, le processus va être accéléré. Et déjà, nous en tant que joueurs, nous voulons y contribuer en réalisant de bons résultats avec l’équipe de France.

Une carrière aux USA pour un Français est-elle réellement possible ?

Oui évidemment. Nous avons de bonnes structures en Franc avec notamment la multiplication des pôles espoirs en France et des coachs qui sont de qualité. Maintenant, pour voir un joueur évoluer en NFL, Il faudrait pouvoir envoyer très tôt des joueurs en High School, comme peuvent le faire les Allemands ou les Suédois, pour y réaliser une ou deux saisons et ensuite intégrer une bonne université. A mon avis, 20 ans est l’âge limite pour partir et tenter de réaliser une carrière de haut niveau aux USA. Pour tous les jeunes, il doit s’agir d’un projet de longue date. Il faut d’abord évoluer avec une structure fédérale, se muscler, travailler ses qualité physiques et techniques. Plus nous partons tôt, plus nous avons des chances de rivaliser avec les jeunes américains.

Tu as joué dans les 2 clubs, le Flash et les Spartiates, auxquels es-tu le plus attaché ?

J’ai conservé énormément d’amis à La Courneuve tels que Marc-Angélo Soumah ou Alix Rigueur. Mais ensuite, il faut aller de l’avant. Je me sens bien à Amiens. De plus, j’ai quitté La Courneuve en 2001 et j’ai donc pu vivre diverses expériences dans ma carrière depuis mon passage là-bas. Sur le domaine sportif, nous sommes donc adversaires, mais en dehors du terrain nous restons en bon contact.

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